Syrlinks développe et fabrique des produits de radio communication et de géolocalisation destinés aux marchés du spatial, de la défense, de la sécurité et du temps-fréquence. Créée en 2011 à Cesson-Sévigné près de Rennes, l’entreprise emploie une centaine de collaborateurs. En 2019, une vingtaine de personnes sont venues renforcer les effectifs. Avec plus de 60 ingénieurs et techniciens impliqués dans ses activités de R&D, l’entreprise mise sur l’innovation pour se développer, notamment en optimisant l’encombrement et la consommation d’énergie de ses produits afin de faciliter leur déploiement dans des environnements sévères. Son savoir-faire repose aussi sur son expertise dans l’utilisation des composants COTS (Commercial Off-The-Shelf) adaptés à des environnements complexes.

 

Une notoriété mondiale grâce à des projets d’envergure

 

Pour son premier contrat dans le domaine spatial, Syrlinks a participé au développement de la plateforme Myriade Evolutions du CNES destinée à des missions d’observation de la Terre. L’entreprise a aussi gagné en notoriété grâce à la mission spatiale Rosetta ayant pour objectif l’exploration de la comète Tchouri, pour laquelle ses équipements de radiocommunication ont permis de relier la sonde Rosetta au robot-atterrisseur Philae.

La société s’est développée en parallèle dans le secteur de la défense grâce à la conception de systèmes de détection et de géolocalisation précis de signaux radiofréquence. Ces équipements sont destinés à la protection de sites sensibles civils & militaires. L’entreprise travaille depuis ses débuts avec la DGA (Direction Générale des Armées) pour répondre aux besoins des armées françaises.

Syrlinks intervient également dans le domaine de la sécurité. L’entreprise fabrique des modules et des balises miniatures principalement utilisés pour le suivi et la détresse. Un de ses beaux succès est son partenariat avec la marque horlogère Breitling, en équipant sa montre Emergency II d’un système d’alerte et de géolocalisation : une prouesse technologique en matière de miniaturisation. En 2017, la société s’est lancée dans la commercialisation de balises de détresse en mer qui peuvent être intégrées dans des gilets de sauvetage. Syrlinks souhaite à présent se diversifier et toucher le grand-public. L’entreprise se donne comme nouvel objectif la démocratisation de ses produits de sécurité grâce à sa nouvelle marque SIMY.

En 2018, Syrlinks a réalisé un chiffre d’affaires de 11M€, dont 45% à l’export, notamment aux Etats-Unis qui représentent 25% de son activité. L’entreprise souhaite y renforcer sa position et envisage de s’y implanter prochainement.

 

Le spatial, moteur de la croissance

 

Le spatial représente 60% de l’activité de Syrlinks, le reste étant partagé à parts égales entre la défense et la sécurité, et sa part devrait encore progresser à l’avenir. Pour développer ce marché, Syrlinks s’est implantée en mai dernier à Toulouse au cœur de l’Aerospace Valley, un pôle industriel européen majeur dans l’aéronautique et l’espace. L’objectif est de se rapprocher des clients clés en France : le CNES, Airbus Defence & Space, Thales Alenia Space ou encore Hemeria, mais aussi de nouer de nouveaux partenariats avec des industriels implantés localement. Ce nouveau site à Toulouse sera entièrement consacré au développement de l’activité spatiale. Car Syrlinks ambitionne de devenir un des leaders mondiaux dans le domaine spatial pour la fourniture d’équipements de radiocommunication embarqués sur de petits satellites. En 2019, sa participation à deux projets de constellations de micro ou nano-satellites lui permettent de prendre une nouvelle dimension.

Airbus et OneWeb se sont alliés en créant la co-entreprise Airbus OneWeb Satellites avec l’objectif de créer une méga-constellation composée de plusieurs centaines de microsatellites, qui permettra

une couverture Internet mondiale d’ici 2022. Ces microsatellites évolueront en orbite basse, entre 500 et 1.200 kilomètres d’altitude. Un double avantage à cela : offrir une connexion internet rapide (jusqu’à 400 mégabits par seconde) et bon marché. L’enjeu : produire en mode série et à un coût compétitif.

Syrlinks a remporté ce marché pour produire plus de 3 000 équipements radiofréquence, essentiels pour faire fonctionner cette constellation. Il s’agit d’un émetteur-récepteur pour contrôler le satellite à partir de l’infrastructure au sol et d’un amplificateur faible bruit à l’entrée du récepteur GPS. Le tout forme une sorte de cordon ombilical permettant de commander l’appareil et le faire communiquer avec la Terre. Pour relever le défi de produire en série des équipements spatiaux complexes ultra-fiables à un coût maîtrisé, Syrlinks a repensé les méthodes de développement, de production et de tests couramment utilisées dans le domaine du spatial en prenant comme modèle ce qui se fait dans l’industrie automobile, tout en conservant un niveau de qualité et de fiabilité identique aux anciennes générations de satellites. Pour répondre à cette commande exceptionnelle, Syrlinks a recruté une vingtaine d’ingénieurs hautement qualifiés, a construit de nouveaux locaux pour accueillir une unité de production dotée d’équipements très spécifiques, dont une salle blanche. En Février dernier, la mise en orbite des 6 premiers satellites de la constellation OneWeb a été un succès, en partie grâce aux équipements conçus par Syrlinks pour le contrôle des satellites.

Syrlinks est aujourd’hui bien armée pour relever les défis du NewSpace. L’entreprise utilisera également ses nouveaux instruments de laboratoire et outils de production pour fournir à Thales Alenia Space des instruments embarqués dans les futurs nano-satellites de la constellation Kinéis. Avec 20 nano-satellites, Kinéis va disposer de la toute première constellation européenne de nano-satellites pour l’IoT, lui permettant de proposer un service de localisation et de connectivité satellitaire mondial, simple d’emploi et très abordable, destinés aux professionnels comme au grand public, afin de répondre aux besoins croissants de suivi des biens et des personnes. Syrlinks va contribuer à la conception et à la fourniture de charges utiles qui permettront de rapatrier les données émises à partir des balises vers les satellites, puis vers les stations au sol. Grâce à la miniaturisation des composants, cet instrument ne pèse plus que 2 kg et accomplit les mêmes fonctions que le précédent système de 18 kg. Ce nouveau programme permet à Syrlinks d’élargir le panel de ses produits de radiocommunications spatiales avec des fonctions plus évoluées.